Interrogé dans Forum, Patrick Durisch, expert en politique de santé au sein de l’ONG Public Eye, estime que le problème vient du fait que la Confédération avait commandé beaucoup trop de vaccins. « On parle de 34 millions de doses pour un pays de 8 millions d’habitants. Si on enlève les enfants et ceux qui hésitent à se vacciner, on a 5 à 6 doses par habitant, on savait d’emblée que cela pouvait leur rester sur les bras. »
Pour cet expert, il est normal de prendre une certaine marge dans les achats, car la situation était très incertaine, mais « on a toujours parlé d’une double vaccination, voire d’une triple avec un rappel, mais jamais de cinq ou six fois ».
Patrick Durisch juge qu’échelonner davantage plutôt que de tout vouloir commander au début aurait été une meilleure stratégie. Mais « tous les pays qui ont sur-commandé des doses sont dans la même situation », à l’image de l’Allemagne, qui va aussi détruire des doses.
Dans le monde, plus 240 millions de doses de vaccin anti-Covid auraient dépassé leur date de validité dans les pays riches, selon une étude publiée en avril par le cabinet londonien Airfinity, spécialiste des données de santé.
Ce bilan serait même sous-estimé puisque les pays pauvres ont déjà dû jeter beaucoup plus de doses périmées que les pays riches. Ce n’est que le début. D’après les projections d’ »Airfinity », les stocks vont continuer d’excéder la demande.